Résidence Pina Wood

par Jean-Vincent / Les résidences d'artistes

En résidence arts de la rue du 3 au 16 octobre 2022 à la Bibliothèque Armand Gatti, La Seyne-sur-Mer

Artiste polymorphe, Pina Wood collabore avec différentes équipes en qualité de dramaturge, de directrice d' acteur.ice, de performeuse ou encore de voix off, notamment sur des projets de territoire qui impliquent le public dans le processus de création. Ses thèmes de prédilection tournent autour de la question de l’identité, du rapport entre le corps, les mots et la matière, du lien entre théâtralité, performativité et rituel.  


COUPE-COUPE, 8clos avec mes ancêtres

 

J’ai grandi en guerre contre le syndrome de Stockholm de ma mère. Je disais « non, je ne suis pas noire », comme si ce fut un problème de concevoir une syntaxe acceptant l’affirmation, « oui je suis noire... et blanche ». La croyance chez nous, c’était que baisser la tête de nos origines nous garantissait la paix. L’intégration était synonyme de déni de soi-même. Un bon noir est un noir discret et joyeux, comme Mc Solaar.  - Pina Wood

 

Il y eu l’envie de travailler sur nos origines maternelles, puis, nous avons découvert le transgénérationnel comme approche universelle propre à chaque individu.e.  Nous nous demandions comment en parler sur la place publique. Pourquoi ce qui appartient au domaine des croyances en Europe et en Occident, se nomme savoirs dans les cultures de nos mères ?  Comment parler de cette identité́ hybride vécue par les personnes métisses ? Comment parler d’âme, de libération karmique ? Comment mettre une gifle au terme exotisme︎ ?︎ Comment faire partager à un public la saveur des discussions du salon de coiffure africain ? Comment décapiter en un acte d’amour ce qui appartient à nos ancêtres ?

Il s’agissait de travailler sur nos origines, celles de nos mères d’abord, Péruviennes pour mon amie Tatiana, Camerounaise Bassa pour la mienne, puis de tresser ou déstresser︎ des liens avec ce que nous transportons dans nos cellules, qui devient réflexes︎, maladies, sur ce qui brouille nos visions parce que profondément lié à la vie de nos ancêtres.

 

Pina Wood est lauréate de la bourse SACD 2022 : "Écrire pour la rue" avec ce projet.