Résidence d'écriture - Lucie Depauw

par aurelie / Les résidences d'artistes

Biographie

Lucie a suivi des études cinématographiques et audiovisuelles. Pour ses textes elle a reçu des bourses d'écriture de la fondation Beaumarchais SACD (« Dancefloor memories » en 2009), des aides à la création du Centre National du Théâtre (« Hymen » en 2011, « Lilli/HEINER » en 2012, « Sas, Théâtre d'opérations et suites cinq étoiles » en 2013 (également soutenu par une bourse d'écriture du Centre National du Livre.) Elle a été lauréate des journées d'auteurs de Lyon en 2011 (« Dancefloor memories ») et finaliste du grand prix de littérature dramatique en 2015 avec « Lilli/HEINER ». La pièce Dancefloor memories a été créée au Studio Théâtre de la Comédie Française au printemps 2015 par Hervé Van Der Meulen et à l’automne 2016 par Didier Lastère (Cie Théâtre de l’Éphémère).

La pièce « Lilli/HEINER » a été créé en 2014 au Staats-theater de Mainz par Brit Bartkoviak et au théâtre des Célestins de Lyon à l'automne 2017 (par Cécile Auxire-Marmouget / Christian Taponard). Lucie a également été mise en ondes pour la radio France Culture par Cédric Aussir. La pièce « Garden scene » a été créé par François Rancillac à l’occasion du festival de caves 2016. Certains de ses textes sont édités (Editions Solitaires intempestifs, Editions Koinè) et traduits dans plusieurs langues.

 

Son projet de texte dramatique, en cours de création, s’intitule Entre chiens et loups.

Il raconte l'histoire d'une jeune fille Ava qui débarque à Hollywood... À travers le parcours d'Ava, des salles d'auditions aux plateaux de tournage jusqu'à la cérémonie des statuettes... C'est l'histoire du silence... Puis d'une parole qui se libère.... Une parole qui devient un flux... (Et ce mouvement de la parole qui prendra une résonance mondiale avec entre autres « #me too / balance ton porc etc. » raconte cette nécessité pour les femmes de se battre, de rester vigilante...face à la violence, le harcèlement des prédateurs et les abus sexuels...

 

« Mon parcours artistique a toujours navigué entre ma passion pour le cinéma et l’image. C’est d’ailleurs dans le secteur audiovisuel que j’ai fait ma formation et mon métier d’assistante réalisation sur les tournages. Puis il y a eu la rencontre avec le théâtre, les planches et l’écriture théâtrale avec ces multiples voix possibles... J’ai, par mes influences, un intérêt évident pour les formes pluridisciplinaires, la fascination pour les voix, les corps sur scène et sur les images...

 

Quand les premières révélations autour de l’affaire Harvey Weinstein à Hollywood ont explosé (mais cela peut aussi s’élargir à la France avec l’affaire Besson ou tout autre secteur : industrie médias politique privé etc.) il m’est tout de suite apparu que je voulais m’emparer de ce sujet autour du harcèlement et de la thématique du pouvoir ou encore de l’usine à rêve hollywoodienne comme possibilité de rejoindre l’univers du cinéma  et du théâtre que j’affectionne et d’utiliser et d’entrelacer des possibilités narratives de ces deux dramaturgies. Utiliser, par exemple, les formes cinématographiques et la mise en abîme de la fabrication du film et du tournage.

 

Comme le souligne la philosophe Geneviève Fraisse « après l’impuissance, une histoire se raconte, une révolte ; ces femmes font des récits, construisent un discours, racontent l’histoire, les dominées cessent de l’être en parlant, en écrivant, c’est plus qu’une libération de la parole, c’est une prise de la parole, une action, nous sommes nous, le sexe féminin, des sujets parlants écrivant ».

 

Cette résidence est la possibilité, pour elle, de s’extraire du quotidien et de continuer l’écriture de son texte dans un lieu propice à la création.

 

Lucie Depauw sera en résidence d’écriture du 7 octobre au 9 novembre 2019 à la bibliothèque Armand Gatti. Lectures :  Samedi 12 octobre à 19h et samedi 9 novembre à 15h à la bibliothèque Armand Gatti.